De la Franche-Comté à la Suisse
Changement de décor depuis notre dernier article. Nous quittons la Bourgogne et la belle région de la Haute-Saône. On y reviendra faire du vélo. La Via Francigena nous emmène tout droit en Suisse. Mais avant, nous entrons en Franche-Comté pour nous élever vers le Jura français et le Jura suisse. Après Ornans et la jolie vallée de la Loue, les alpages et les sonnailles des vaches nous accueillent. Quel plaisir de changer de décor, de changer de monde !
L’air de la montagne, les maisons aux larges pignons, les forêts de grands résineux ramènent nos souvenirs de séjours dans cette région que nous pensions déjà connaître. La traverser à pied nous donne un autre regard. Nous voyons les paysages et les lieux avec un autre point de vue. Pas à pas, ils se découvrent comme si on les auscultait patiemment. Besançon, la Chapelle des Buis, la Loue, le château de Joux, les alpages des Fourgs, Sainte-Croix, les gorges de Covatannaz, les lacs d’Yverdon et Léman, tel paysage, tel château, telle fleur, tel rapace, … Chaque fois nous nous interrogeons et parfois nous nous souvenons.
Au détour d’une petite route se présente LA douane. Surprise : pas un garde-frontière à l’horizon, pas de douanier. Dommage. On aurait aimé voir comment se déroulait le contrôle des randonneurs à pied à une douane. La Suisse fait visiblement porte-ouverte ce jour-là.
Moments de retrouvailles
En quelques jours, des amis croisent notre chemin. Tout d’abord des amis venus de Belgique pour randonner avec nous une journée. C’est le moment de retrouver un peu l’air du pays par leur entremise. Partager une journée de marche permet de se rappeler un certain nombre de souvenirs et de parler des projets futures réciproques. Le temps d’une étape, ils ont été pour nous les lièvres comme on les voit dans les grandes courses d’athlétisme. Leur présence nous a donné un supplément de vigueur. Merci à eux.
Moment de surprise lors du repas pris au restaurant avec eux le jour de l’anniversaire de Jacques. A un moment donné éclate le traditionnel chant de « joyeux anniversaire » suivi d’applaudissements. Puis quelques instants après un deuxième, puis un troisième. Tout le monde se regarde et devine à nos mimiques qu’un quatrième se prépare. Eclat de rire général. Nos voisins de table qui avaient entonné un des chants précédents lient conversation avec nous. S’ensuit une invitation à aller boire un dernier verre chez eux. Ce n’est pas souvent qu’on se retrouve ainsi chez des personnes très sympas qu’on ne connaissait pas quelques heures auparavant.
La force des liens de l'amitié
Vevey sera une halte que nous retiendrons. Christine et René que nous avions rencontrés sur le chemin de Stevenson nous accueillent avec enthousiasme. Ils sont le signe des liens d’amitié qui se nouent sur les chemins de randonnée. Leur simplicité et leur sympathie permettent des échanges directs et profonds. En quelques instants, nous avons le sentiment de revoir des amis de longue date. Deuxième journée de repos chez eux où nous pouvons nous poser et souffler. Merci à eux de nous avoir offert ce havre pour nous ressourcer.
Dans quelques jours, ce sont d’autres amis de Belgique qui viennent à notre rencontre. Nous avons lié amitié lors du cours d’italien que nous avons suivi ensemble. Eux aussi nous apportent leur amitié et leurs encouragements. Peut-être viennent-ils vérifier que nous n’avons pas trop perdu de nos acquis en italien avant de gravir le col du Grand-Saint-Bernard et de passer la frontière italienne ? Nous attendons déjà avec plaisir de les retrouver.
Ces moments de retrouvailles sont donc des jalons qui nous aident à progresser vers notre objectif.
Vevey, le pays de Charlie Chaplin
Un jour de repos, c’est aussi l’occasion de changer pour un jour d’activité. Nos amis nous emmènent visiter le « Chaplin’s World ». En fait, Chaplin exilé lors de la chasse aux communistes dans l’après seconde guerre mondiale, trouve refuge au-dessus de Vevey dans le « Manoir de Ban ». Cette belle propriété surplombe la ville et le lac avec les montagnes en toile de fond. Le célèbre cinéaste et acteur y vivra 25 ans avec sa dernière épouse et ses 8 enfants.
Ce lieu est devenu maintenant un espace qui lui est dédié ainsi qu’à son œuvre. La maison a gardé les meubles qui l’on vu vivre tout en y décrivant ce qui a fait l’essentiel de sa personnalité et de son art. Un espace « studio » reprend des décors, costumes et scènes les plus connues de ses films.
On y explore ce qui a fait toute la finesse de sa carrière et la qualité de ses succès : drôlerie, inventivité, sensibilité, émotion, richesse des scénarios, … Tout cela est présenté dans une scénographie de très haute facture. Un beau moment de respiration dans notre périple et un endroit dont nous recommandons la visite.
Bref la Via Francigena en Suisse, nous réserve de belles rencontres et de superbes découvertes.
(voir les pages avec la description de l'itinéraire)