Le voyage à vélo à l'âge de la retraite, est-ce bien raisonnable ? N'est-il pas trop tard ? A-t-on encore la condition physique pour le faire ? Y a-t-il des dangers à le faire ? Y a-t-il des conseils particuliers pour ceux qui veulent se lancer dans l'aventure ? Cet article va tenter de faire modestement le tour de la question.
D'une manière générale, il est bon de voyager à vélo
Le voyage à vélo cumule une série de vertus et d'avantages. Aucune autre forme de voyage n'offre autant de possibilités avec si peu d'effets néfastes.
Tout d'abord parce qu'en principe, le voyage à vélo est une expérience passionnante et enrichissante. Ensuite parce que c'est une manière de voyager fondamentalement respectueuse de la planète. Enfin parce que c'est excellent pour se préserver une bonne santé.
Une expérience passionnante et enrichissante - Pourquoi ?
Voyager à vélo, c'est :
- se donner le temps de découvrir,
- explorer plus et différemment par rapport aux autres formes de voyage,
- s'arrêter facilement où on veut, quand on veut,
- être au contact de la nature, d'une région et des autochtones,
- prendre les chemins de traverses, sortir des sentiers battus,
- voyager à coût réduit.
Voyager en respectant la planète - Pourquoi ?
Voyager à vélo, c'est :
- un mode de déplacement zéro carbone,
- une utilisation restreinte de ressources,
- un moyen de locomotion silencieux,
- une utilisation de routes et chemins avec une emprise quasi nulle sur l'environnement,
- un état d'esprit orienté "respect de la nature".
Préserver votre santé - Comment ?
Voyager à vélo, c'est :
- une source d'exercice physique salutaire et douce,
- un entretien et un entraînement des fonctions essentielles du corps, particulièrement sur le système cardiaque et le système respiratoire,
- une excellente mobilisation des articulations des membres inférieurs,
- un impact positif en termes de bien-être mental.
Mais tout cela est-il encore bon à l'âge de la retraite ?
Non seulement, il est raisonnable de partir en voyage à vélo à l'âge de la retraite, mais de plus, c'est fortement recommandé. En effet, toutes les recommandations reprises ci-dessus s'appliquent aux retraités comme à toute autre personne. Mais certaines d'entre elles concernent encore plus particulièrement les amateurs de voyage ayant atteint et dépassé la soixantaine. D'autant plus, que c'est le moment où l'on retrouve tout le temps nécessaire pour s'y adonner.
Les difficultés de se lancer dans l'aventure du voyage en mode cycliste à partir d'un certain âge, sont de deux ordres : mental et physique. L'un et l'autre sont liés. Le "ce n'est plus de mon âge" nait souvent des appréhensions sur sa capacité physique. Mais la capacité physique n'est souvent qu'une question d'un minimum d'entraînement. Celui-ci dépendra de sa propre conviction sur le fait qu'on peut arriver à le faire.
Oser se lancer
D'un point de vue physique, le minimum requis est de pouvoir rouler avec suffisamment d'aisance et d'équilibre sur un vélo. Si vous savez effectuer facilement 1, 2, 3 kilomètres à vélo, vous pouvez envisager tout aussi confortablement d'en parcourir beaucoup plus avec un peu d'exercice et d'expérience. Les distances à parcourir en voyage peuvent très simplement se paramétrer en fonction des capacités et des envies. Pas besoin d'effectuer un minimum de kilomètres pour se sentir en voyage. 10, 20, 30 kilomètres suffisent. 50, 60, 70 kilomètres par jour sont de bonnes distances pour prendre le temps de voir du pays. Il n'est donc ni nécessaire, ni raisonnable de vouloir se défier dans de folles équipées à raison de 250 km par jour. Laissons cela à ceux qui y trouveront force, envie et divertissement.
Pour débuter, rien de tel que la méthode des petites pas, disons dans notre cas, la méthode des petits coups de pédales. Commencez par ce qui semble à votre portée : 3 jours à raison de 20 kilomètres par jour par exemple. Puis en fonction de votre expérience, vous augmenterez sans doute vos ambitions. Ainsi, vous arriverez à une forme de voyage en accord avec ce qui vous convient. Le but : y prendre le plus de plaisir possible.
Choisir des modalités de voyage adaptées
Ce qui peut également impacter votre envie et votre plaisir de voyager à vélo, ce sont les conditions de cette aventure. La principale est le mode d'hébergement.
En effet, entre le bivouac à la belle étoile en pleine nature, le camping avec matériel à transporter et le logement en chambre d'hôte ou en hôtel, il y a évidemment des différences essentielles qui impactent l'appréhension d'un périple cycliste. Plus vous voudrez être indépendant, plus la charge en matériel sera importante. Plus vous choisirez, un logement confortable plus le coût augmentera et ... moins cela pèsera dans vos sacoches.
Donc, il s'agit d'effectuer des choix en fonction de l'aventure que vous voulez vivre, de l'impact sur le poids du vélo, du confort dont vous voulez bénéficier, du budget que vous voulez y consacrer. Entre voyager léger pour épargner vos mollets, faire de la performance pour aller loin et garder un réel plaisir dans l'exercice, il y a des compromis à réaliser et des équilibres à concevoir. Nul doute que vous puissiez trouver les vôtres. Pour certains, cela peut aller jusqu'à choisir une formule avec portage des bagages d'un hébergement à l'autre.
Pour réfléchir à la manière d'organiser votre périple, nous vous invitons à parcourir notre tutoriel dédié à la méthodologie pour créer son propre trekking.
Voyager avec de l'assistance électrique
Pour faciliter les déplacements à vélo, l'assistance électrique (VAE - vélo à assistance électrique) est une petite révolution qui s'est très fortement implantée ces dix dernières années. Tout particulièrement, elle a permis à ceux qui se sentaient moins aptes physiquement de réenfourcher la petite reine pour quelques belles balades. Qu'en est-il donc de son utilisation pour le voyage à vélo à l'heure de la retraite ?
Le voyage à vélo en profitant de l'assistance électrique est un excellent moyen pour envisager de se lancer plus aisément dans l'aventure. Que l'on rencontre de réelles difficultés physiques ou que l'on veuille se donner plus de facilité, l'appoint du moteur électrique sur le vélo va booster les vocations. C'est particulièrement vrai pour les retraités tentés par l'expérience.
Bien entendu, cela permet pour certains de dépasser l'appréhension de ne pas pouvoir y arriver. Mais pour d'autres, l'assistance amplifie la capacité d'aller plus vite et plus loin. Attention toutefois qu'il est faux de penser que l'assistance évite tout exercice physique. Qui dit assistance électrique, dit aussi qu'elle ne fonctionne que si vous actionnez le pédalier. Dès lors, pour ceux qui y mettront de l'ardeur, cela représentera un effort semblable à celui pratiqué par l'unique force musculaire. Dans ce cas, le seul avantage est d'aller plus loin, plus vite.
Il faut aussi tenir compte qu'il faudra assurer la recharge de la batterie quotidiennement. Donc, il sera nécessaire d'emporter le matériel ad hoc variable en fonction du mode d'hébergement. Simple chargeur dans un logement équipé d'une prise électrique. Allonge électrique et éventuellement multiprise en cas de camping. Le bivouac devient quant à lui pratiquement exclu avec une assistance électrique.
Prêt(e) pour l'aventure du voyage à vélo à la retraite ?
Sans doute, vous interrogiez-vous sur votre capacité à partir sur les routes de l'aventure après avoir enfourché votre destrier ? Peut-être cet article, vous a-t-il convaincu(e) que vous en aviez tout à fait les dispositions ? Alors, il vous suffit de préciser votre projet et de tenter l'expérience.
Si vous cherchez quelques idées, vous trouverez dans nos rubriques des exemples de voyages à vélo en France et en Europe.
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Je vous invite à aller faire un tour sur la page Facebook de VivéwalTour: ce sont des séjours à vélo en Wallonie qui ne regroupent pratiquement que des retraités (dans le prochain séjour, nous avons même deux participants de plus de 80 ans).